Mistral, grand animal

[Frange d'aurore]

Il y a des soirs plus drabes que de fouiller le coeur de Mistral pour retrouver un poème. La nuit s'annonce furieuse quand tu tombes dans les serres de ses mots, et que l'oiseau des flammes t'emporte danser au creux du volcan. J'ai beau me rouler par terre, mais il y a juste de la braise aux alentours. J'attendrai la fin pour m'éteindre.

[Tranche d'aube]

Quelques vers plus tard, j'enfin ledit poème, mais un autre m'a aussi trouvé.

 

FIÈVRE

Qu'il est doux d'évoquer les anciennes audaces,

L'âme en broussaille et le cheveu folâtre,

Rebelle sans cause au regard épineux

Comme du chaparral farouchement sauvage,

Allant, contre le vent et la vague sage,

Fiévreux dans l'âpre bataille pour la vie,

La vitesse et le droit de ne jamais mourir.

 

— Christian Mistral