Des guns à fleurs et du «love power»

[Autopsie de l’horreur]

 

Le bruit des mortiers, des rafales offensives et le vacarme typique de la destruction enchevêtrent ma nuit d’homme: on m’explique la barbarie stalinienne à l’air de l’Armée Rouge et des excès communistes d’une époque qu’on qualifie de révolue. Témoin anachronique d’une révolution qui n’a jamais été et ne sera jamais mienne, j’entrecoupe les désastres de mes contemporains à ceux d’un cruel Kremlin. Plus ça change, plus c’est pareil.

 

L’usage des violences a toujours été pour moi une aberration, une vulgaire comédie où les dirigeants rivalisent d’imagination pour justifier l’injustifiable: la mort, la mort et encore la mort. Ils ont même l’impudence de déguiser la hargne en la costumant de vertus tels la liberté, le bien commun et même la justice. L’ignorance de la populace agissant comme un puissant sédatif, les tyrans réussissent à berner grâce à une forme ou une autre de dictature de l’esprit, catalyseur qui mobilise même les plus doux dans une sphère de cruauté quasi animale.

 

À l’ère du partage et de l’information, le règne de la peur prendra fin tôt ou tard.

 

[Un vague sein pour la rage]

 

Il n’y a pas de territoire plus doux que la peau des femmes, de lieu plus douillet que l’iris des femmes, d’amour plus aimant que celui des femmes. À l’homme militaire au coeur d’airain sera prescrit de s’enfermer dans la splendeur des femmes.

 

[Prélude aux chaleurs humaines]

 

L’humain ayant longuement souffert de ses misères et ses frayeurs, il se dénude pour envahir les citées de béton. Une masse brillante et fulgurante en phase avec l’univers, marchant d’un seul pas pour déboulonner les chars, désamorcer l’ogive et dévisser les parlements. Les semeurs de morts, cette minable minorité, sont acculés au pied du mur pour être fusillés d’amour avec des guns à fleurs.

 

War is over!